Mercredi 20 mars, la Région Grand-Est, le Parc naturel régional de la Montagne de Reims et la Fondation du patrimoine ont signé une convention de partenariat pour la création d’îlots de sénescence (îlots forestiers en libre évolution) dans nos forêts.

La première parcelle concernée par cette convention se situe à Brienne-la-Vieille. Elle appartient à une famille de propriétaires forestiers privés, engagée pour la conservation de la biodiversité forestière, qui se mobilise depuis 2015 pour étendre ses connaissances sur les espèces et habitats présents sur son domaine. Après une visite de cette parcelle avec présentation par le PnrFO et le propriétaire du site du périmètre, de l’historique et des enjeux, la signature a eu lieu au Musée Napoléon à Brienne-le-Château.

Préserver les forêts à l’échelle régionale

Cette signature vient marquer la première étape d’une grande campagne de mécénat en faveur de notre patrimoine forestier. En lien avec le programme européen Life Biodiv’Est, cette convention propose la création d’îlots en libre évolution dans des Parcs pilotes : le Parc naturel régional de la Montagne de Reims, le Parc naturel régional de la Forêt d’Orient et le Parc naturel régional des Vosges du Nord. Elle vise à soutenir les propriétaires forestiers qui s’engagent à suspendre l’exploitation d’un secteur durant 70 ans. Ces îlots constituent ainsi des « micro-réserves forestières naturelles ».

Cette convention s’inscrit dans le programme LIFE Biodiv’Est, qui vise à rassembler toutes les forces vives nécessaires pour développer des actions innovantes en faveur de la biodiversité afin d’enrayer son déclin. Il court sur une durée de 10 ans et comprend 27 actions, qui permettront de mettre en œuvre la stratégie régionale pour la biodiversité.

Un îlot de sénescence, ça sert à quoi ?

Les îlots de sénescence sont des îlots forestiers laissés en libre évolution. Sur cette surface forestière, les arbres peuvent accomplir leur cycle de vie naturel entier jusqu’à leur effondrement et décomposition complète.

Ils favorisent :

• La préservation de la biodiversité (plus de 25% des espèces forestières dépendent du bois mort ou sénescent) ;

• La préservation de la diversité génétique des forêts ;

• La conservation d’une bonne fertilité des sols forestiers par retour des nutriments, ou encore le stockage du carbone (dans les forêts tempérées, les sols forestiers stockent une quantité de carbone équivalente à la biomasse).

Le LIFE Biodiv’Est vise à étendre à 3% les îlots de vieux bois minimum sur l’ensemble des forêts publiques et à 8% dans les secteurs à enjeux. A ce jour, environ 1,3% de forêts publiques en Grand Est sont laissées en libre évolution.

Un engagement pour une meilleure résilience du territoire

Cet engagement de la Région dans la transition environnementale a pour but de donner les moyens humains et financiers à tous pour accélérer la mobilisation et permettre la préservation des forêts.  Cela doit contribuer à la résilience du territoire face aux aléas climatiques, sanitaires, économiques…

La Région, le Parc naturel régional de la Montagne de Reims (animateur de l’action) et les Parcs associés (Parc naturel régional de la Forêt d’Orient et Parc naturel régional des Vosges du Nord) soutiennent ainsi ces démarches volontaires pour l’intérêt général et font appel aux entreprises et au grand public à travers une grande campagne de mécénat pour préserver ces trésors cachés au cœur des forêts.

Ces petites forêts laboratoires s’inspirent de solutions fondées sur la nature, et sont suivies de près par un comité scientifique et technique spécifiquement créé dont font notamment partie l’AgroParisTech Nancy, INRAE, l’Office National des Forêts, le Centre National de la propriété forestière, les Réserves Naturelles de France et l’association Sylv’ACCTES.